EXPOSITION

Jean-Jacques Rullier

Chemins sans fin

17 février > 14 avril 2024

C’est un truisme : les voyages sont à l’origine d’œuvres qui n’auraient jamais vu le jour si les artistes étaient restés posément posés sur leur canapé. L’art de Jean-Jacques Rullier en fait la démonstration stimulante, tant ses nombreuses excursions constituent des espaces d’expériences privilégiés à libération prolongée, qui lui inspirent dessins et installations, souvent rejoués sous la forme d’éditions. Son nomadisme est ainsi, à part égale, géographique autant qu’artistique : il affectionne les cartographies et l’approche scientifique du voyage, mais aussi les croyances et les arts populaires ; il aime les aventuriers et les écrivains voyageurs documentés, tout comme la pure flânerie poétique et l’ethnofiction rêveuse. Encyclopédiste fantasque, Jean-Jacques Rullier est donc un passeur de frontières, que les séries passionnent pour leurs variations délicates, mais qui explore en toute liberté des styles et des motifs très différents.

À Château-Gontier, l’artiste s’est concentré sur le contenu éclectique du musée, qui combine les Antiquités, les peintures et sculptures anciennes ainsi que les bronzes animaliers, soit un ensemble très diversifié qui traverse de nombreuses époques. Dans cet écrin inspirant, Jean-Jacques Rullier choisit de rebondir, salle par salle, avec des séries riches en variété, présentées en vitrine ou au mur, complétées d’objets sortis des réserves, qui font écho, par leurs origines lointaines, à certains des voyages effectués par l’artiste.

Le titre de l’exposition, Chemins sans fin, suggère le cheminement ouvert de la création, intimement liée au travail de mémoire : les séries de Jean-Jacques Rullier ne sont jamais encloses, et longtemps après le retour au bercail, les voyages charrient des sensations précieuses qu’il convient de restituer, infiniment, par le dessin ou l’écriture. Collectionner, glaner, archiver, classer, analyser sont pareillement des gestes qui peuvent se répéter à l’envi sans jamais s’épuiser. La part de l’imaginaire, du rêve et de la fiction achève de compléter l’idée folle de cet infini « que les plus sensibles tentent de figurer par un bouquet de bifurcations (Borgès), un « supplément de paysage » (Van Gogh), « une caverne derrière une caverne » (Nietzsche). » 1

Musée d’Art et d’Histoire, rue Jean Bourré, Château-Gontier sur Mayenne

Du mercredi au dimanche – De 14h à 18h – Entrée libre

Renseignements auprès de l’Office de Tourisme au 02 43 70 42 74 / www.sudmayenne.com

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