L’église Saint-Jean-Baptiste présente un plan en forme de croix latine orienté d’Ouest en Est, et mesure 56m de longueur sur 23m de largeur. Elle se compose d’une nef bordée de simples bas-côtés, d’un transept saillant doté de deux chapelles orientées et d’un chœur en abside (ou en hémicycle). La crypte aménagée sous le chœur reprend exactement la forme semi-circulaire de celui-ci. Le clocher s’élève au-dessus de la croisée du transept. Le transept et les chapelles orientées ont conservé leurs voûtes d’origine en berceau plein-cintre pour le premier et cul-de-four pour les secondes, ainsi que la croisée du transept coiffée d’une coupole sur pendentif.

Les origines de Saint-Jean-Baptiste – XIe siècle

Remarquable édifice du XIe siècle, l’église prieurale Saint-Jean-Baptiste est l’un des premiers témoins de l’art roman en Mayenne. Elle conserve un bel ensemble de peintures murales daté de la fin du XIe siècle au début du XIIIe siècle.

Edifiée au cours de la seconde moitié du XIe siècle sur le modèle de l’abbatiale de Saint-Aubin, l’église Saint-Jean-Baptiste, à la fois prieurale et paroissiale, est la plus ancienne des églises de Château-Gontier. Église-mère de Château-Gontier, elle nous replonge aux origines de la ville dont l’histoire est indissociable de celle du prieuré Saint-Jean-Baptiste. Fondé par l’abbaye bénédictine Saint-Aubin d’Angers, le prieuré Saint-Jean-Baptiste est mentionné pour la première fois dans les textes en 1075 et 1076. Il est considéré comme le plus important de cette puissante abbaye. Exceptée la construction des murs pour séparer les parties prieurale et paroissiale, l’édifice, presque millénaire, n’a pas subi de modification jusqu’à Révolution, époque où elle sert de grange, de magasin de fourrage et de temple de la Raison.

Les bouleversements du XIXe siècle

Au XIXe siècle, elle fait l’objet d’importants travaux qui modifient sensiblement l’édifice en 1833-1834 une fausse voûte en brique remplace le lambris de couvrement de la voûte du chœur (effondrée au XVIIe ou au XVIIIe siècle) et l’intérieur est recouvert de plâtre peint à l’huile, la crypte est remaniée en 1848 et 1849, les bas-côtés sont refaits entre 1842 et 1846, et la façade est reconstruite en 1860 sur le modèle de celle de l’abbatiale de La Roë. Quant au clocher endommagé par la foudre en 1791, il est rehaussé d’un étage de baies couronné d’un lanternon en 1854, dont le style n’avait rien de roman. Classée au titre des Monuments Historiques en 1840, les restaurations outrancières qui suivent, provoquent son déclassement en 1888.

Les destructions de 1940 et les restaurations d’après-guerre

La découverte des peintures murales consécutives à l’incendie du 19 juin 1940, provoqué par un obus allemand, et les travaux de restauration qui ont suivi, ont redonné à l’intérieur de l’église un aspect plus en rapport avec ses origines romanes, et permis son reclassement le 20 février 1941.Après les destructions de 1940, les travaux urgents de réfection s’effectuent pendant la guerre et se poursuivent ensuite. La partie supérieure du clocher, détruite lors de l’incendie, est refaite dans le style primitif. Elle se compose d’un premier niveau d’arcatures aveugles, et d’un second, percé de baies géminées, coiffé d’un toit en pyramide. La base du clocher en appareillage régulier de grès roussard est d’origine. Elle comporte sur chaque face deux larges ouvertures en plein cintre obturées, qui ouvraient primitivement sur la croisée du transept. Les peintures vraisemblablement recouvertes de badigeons au XVIIe siècle, restent inconnues au XIXe siècle. Elles sont protégées lors de l’incendie par les enduits de plâtre réalisés en 1833-1834. Rapidement après leur dégagement, M. Nicaud (restaurateur) en a réalisé des relevés à l’aquarelle. Les travaux de restauration des peintures sont effectués par M. Moras sous la direction de M. Barbier (architecte en chef des Monuments Historiques) et de son successeur M. Vassas entre 1954 et 1955.

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