L’arrivée des Ursulines à Château-Gontier

La fondation du Couvent des Ursulines à Château-Gontier remonte à la première moitié du XVIIe siècle. En 1634, les religieuses, appelées dans la cité du Haut-Anjou par l’évêque d’Angers afin d’assurer l’instruction chrétienne des jeunes filles, prennent possession d’une élégante construction du XVe siècle, le manoir seigneurial de la Touche. Très tôt, le besoin de locaux apparaît et les sœurs passent commande en 1642 à deux architectes lavallois réputés, les frères Pierre et Gilles Corbineau, d’un ensemble architectural monumental qui s’inscrit en rupture par rapport à l’architecture du XVe siècle et constitue aujourd’hui encore une grande partie des actuels bâtiments.

Quoiqu’inachevé, le cloître, délimité par les ailes ouest et sud, permet de se faire une idée de l’ampleur que les religieuses entendaient donner à leur établissement. A l’intérieur, le contraste est encore plus grand. Au dédale du manoir Renaissance, s’oppose la rigueur des cellules dans leur strict alignement. Au cloître, les Ursulines adjoignent une chapelle entre 1660 et 1664, l’église de la Trinité qui est une parfaite illustration du style jésuite très en vogue à l’époque. Elle est également l’œuvre des frères Corbineau.

Cette phase de construction achevée, le Couvent traversera le XVIIIe siècle jusqu’à la Révolution qui verra le départ des religieuses qui n’y reviendront qu’en 1807. Les religieuses connaîtront un second exil en 1905 lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Elles ne reviendront qu’en 1918 pour définitivement quitter Château-Gontier en 1965. Les sœurs de la Pommeraie y enseignent à leur tour, l’institution conservant le nom de Sainte-Ursule. Au départ des religieuses, les bâtiments restèrent inoccupés quelques années. En 1986, le Pays de Château-Gontier s’en porte acquéreur. Au-delà du simple objectif de restauration et de sauvegarde de l’ensemble architectural, une réflexion est aussitôt entamée pour lui donner une nouvelle vocation. Il est classé Monument Historique depuis 1991.

L’architecture seigneuriale >>