Une empreinte millénaire
Cité millénaire du Haut-Anjou, Château-Gontier s’est édifiée autour de la Mayenne. Au XIe siècle, le choix de ce site répond à un impératif : défendre et contrôler un point de passage obligé sur la Mayenne entre l’Anjou, le Maine et la Bretagne. La ville se construit sur les hauteurs de la rive droite autour d’un château fort élevé par le comte d’Anjou Foulques III Nerra, puis s’étend au XIIe siècle sur la rive gauche pour créer le faubourg.
Une motte féodale semble avoir été construite à l’ouest de la place Saint-Jean afin de verrouiller l’accès à l’éperon rocheux formé par l’actuelle Place Saint-Just, où le premier château est édifié. Le comte d’Anjou le confie, ensuite, à Gontier, l’un de ses vassaux, qui a donné son nom à la ville. Puis Renaud et ses descendants lui succèdent. Ils sont les premiers seigneurs de la ville.
Ce site, construit en hauteur, facilite la surveillance des frontières ainsi que tout franchissement de la rivière. Il semble qu’un passage à gué sur celle-ci existe à cette époque. Rapidement après la construction du château, un pont est construit en contrebas de cette place forte, qui facilite les liaisons marchandes et rend possible la perception d’un droit de passage.
Renaud commence la construction d’une enceinte fortifiée pour protéger son château et la ville naissante. L’enceinte d’environ 2 km est flanquée de plusieurs tours et est fermée par trois portes, peut-être quatre. La ville médiévale est toujours visible aujourd’hui à travers le parcellaire et certaines bâtisses et ruelles.
La ville se transforme au fil des siècles. Les envies, les préoccupations et les évènements la modèlent et l’étendent. La ville se développe peu à peu au-delà des remparts, qui sont progressivement démantelés aux XVIIIe et XIXe siècles. le renouveau urbain de la ville au XIXe siècle se caractérise par l’aération de la cité de l’Ancien Régime : aux rues étroites et sombres du centre ancien succèdent de nouveaux quartiers et axes de circulation dont les quais.